19 août 2009
VIEILLE CARTE N°3
Avec la fin des vacances, vient le temps éphémère de la carte postale.
On l’achète dans les dernières heures, avec plus ou moins de bon goût. On la rédige en dernière minute, juste avant la levée du courrier. Ainsi le cachet de la Poste fera foi de villégiature.
Pas si simple de trouver les mots qu’il faut pour résumer ses vacances, même si le tout petit espace attribué à l’écriture est rassurant. Pour conjurer l’angoisse de la carte muette, on peut toujours évoquer le temps magnifique, les paysages enchanteurs, les vertus du repos. Ou la générosité de l’astre adoré : le bronzage, les coups de soleil, les températures record. Ou même encore le bobo du mois : la piqûre de guêpe, de taon ou d’orties…
Les esprits dénués d’imagination trouveront le bon secours d’expressions idiomatiques vides de sens et d’émotions. Et les « meilleurs souvenirs » côtoient alors sans conviction « les bons baisers ». Juste ce qu’il faut d’effusions pour donner l’impression d’une pensée aussi distraite que fugitive.
Mystérieuse carte postale : en elle, sommeille le plaisir hédoniste, un rien mesquin, de clamer son bonheur des « vacances ailleurs ».
« Les voyages, comme les vacances, ça sert surtout à embêter les autres une fois qu'on est revenu », plaisantait le cynique Sacha Guitry.
Alors, à la rentrée, n’oublions pas de taquiner les malheureux Parisiens qui n’auront pas eu la chance de savourer la douceur berrichonne de notre séjour champêtre à Herry.
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