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10 novembre 2009

HERRY SOUS L'OCCUPATION N°2

SennedotPoursuivons la lecture du « rapport exclusif adressé à l’Archevêque de Bourges sur les faits qui se sont passés à Herry depuis septembre 1939 jusqu’aux journées tragiques de juin 1940 ».

Dans ce court extrait, l’Abbé Sennedot fait montre d’une louable solidarité, tout ecclésiastique, et se félicite du soudain regain de piété populaire… Curieuse récit de guerre, attestant que dans les pires moments de notre histoire, chacun se contente souvent de voir midi à sa porte.

Profitons aussi de ce deuxième épisode pour relancer notre appel à vocation. Si vous aussi, vous souhaitez raconter votre expérience de la guerre — témoignages vécus ou rapportés — n’hésitez pas à nous contacter sur ce blog — cliquez sur « contactez l’auteur » sur la colonne de gauche.

 ÉPISODE 2 —

 « Puis ce furent au mois de juin, les tragiques journées du repli de nos troupes, des combats sur la Loire, du bombardement et du passage en longues et douloureuses théories évacuées de la Belgique, du Nord, du Pas-de-Calais, de la Somme, de l’Aisne, des Ardennes, de l’Aube, de l’Yonne et du Loiret. Il est difficile d’évaluer le nombre des voitures et des attelages de toutes sortes qui ont défilé pendant huit jours de toutes les directions et ont passé à Herry.

Le lundi matin, 10 juin, je recevais le premier réfugié, un curé de l’Aisne, exténué d’avoir conduit son auto toute la journée précédente et d’avoir passé toute la nuit à la belle étoile. Le vendredi 14 juin, je donnais à l’hospitalité à deux prêtres soldats et à un officier d’une formation de Secrétaires d’État-Major qui, de Troyes, se repliaient sur Limoges. L’un des deux prêtres étaient un Berrichon, M. l’Abbé Roffinat, curé de Méry-ès-Bois. Le samedi 15 juin, c’était un curé de Belgique qui venait me demander l’hospitalité. Il était accompagné de sa mère, de sa sœur et d’une tante. Le dimanche 16 juin, l’affluence devenant toujours plus grande, prenait des proportions hors d’évaluation. L’Église, mon presbytère, ses vastes cours, les remises, les hangars furent envahis. Aux deux messes de 8 heures et de 10 heures, ce fut l’assistance des grands jours de fête. Que de prières ferventes sont montées vers Dieu ! Que de larmes sont été versées !

Dans ces instants pénibles, on se tourne plus facilement vers Dieu et on éprouve le besoin de venir demander du réconfort à celui qui le représente ici-bas. »

(À SUIVRE)

Exode_1940_01

 

Source : BILLEBAULT (E.) — Il y avait autrefois...- Histoire de France - cours élémentaire - (Paris, Les Éditions de l'École, 1946)

 

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Commentaires
J
MERCI pour ce compliment, fort touchant...<br /> <br /> Les manuels scolaires de la période 1945-1965 sont en effet fort instructifs, tant par le texte que par l'image...<br /> Ce champ d'études historiographiques reste à défricher, même si l'air du temps cède encore à la mode du "résistancialisme", cette mise en scène épique de la Résistance que le XXIe autorise (peut-être) à révisiter...<br /> <br /> MERCI encore pour votre fidélité.
S
Vue la tournure que prirent les évènements, je ne suis pas si sûr que Dieu fut sensible à ces ferventes prières montant vers lui...<br /> <br /> Raconter les faits de cette période en toute objectivité n'est pas chose facile, et vous vous acquittez très bien de cette tâche!<br /> <br /> Le livre d'histoire d'où est tirée l'illustration doit être très instructif, vu qu'il a été édité à la Libération. En plus, l'illustration est très fidèle; on y reconnaît aisément le modèle du camion rouge: un Citroën type 45!
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