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25 décembre 2009

HERRY SOUS L'OCCUPATION N°3

SennedotCurieuse idée peut-être que de choisir le jour de Noël pour découvrir la suite du « rapport exclusif adressé à l’Archevêque de Bourges sur les faits qui se sont passés à Herry depuis septembre 1939 jusqu’aux journées tragiques de juin 1940 ».

Mêlant compassion et piété, l’abbé Sennedot commente sans transition la détresse morale d’une réfugiée et un tragique combat aérien au-dessus de la Loire. Les anecdotes sont sans rapport, sans commune mesure, mais livrent une même impression, quelque peu dérangeante : notre narrateur semble se poser en spectateur désabusé de la misère du monde. Et son message pastoral peine, entre les lignes, à trouver un souffle de conviction.

Preuve qu’en temps de guerre, la magie de l’Espérance a cessé d’opérer. Il faut un jour comme celui-là, un Noël de paix, pour vouloir y croire, pour peu que nous ne soyons pas trop blasés par les plaisirs futiles de notre siècle d’abondance.

 ÉPISODE 3 —

 « J’ai toujours devant les yeux la vision d’une femme jeune encore, qui, brisée d’avoir conduit son auto pendant toute la journée précédente et toute la nuit, épuisée, n’avait plus que la force de pleurer, et me disait : « N’est-ce pas, Monsieur le Curé, que le Bon Dieu, malgré toutes nos misères et tous nos torts, ne nous a pas abandonnés et qu’Il nous sauvera ? » Rentrée chez elle, dans l’Aube, après de multiples et dures péripéties, ayant retrouvé les siens et sa maison pillée et dévastée, elle conserve toujours la même foi et la même espérance.

Dans l’après-midi du dimanche 16 juin, vers les 4 heures du soir, des éclatements et de bombes et des crépitements de mitrailleuses dans l’air. C’est un combat d’avions qui commence au-dessus de la La Charité, se poursuit sur la Loire dans la direction de Pouilly, Saint-Satur et Sancerre pour aller se terminer sur Veaugues, les Aix-d’Angillon et Jars. C’est au cours de ce combat qu’a trouvé une mort glorieuse un jeune capitaine aviateur berrichon, qui porte le nom d’une famille honorable et bien connue à Châteauroux, la famille Patureau-Mirand. Le corps du capitaine, retrouvé dans la Loire par des pêcheurs, a été enterré solennellement dans le cimetière de La Charité. »

(À SUIVRE)

Juin_1940_

Source : CHAULANGES (M. & S.) — Premières images d'Histoire de France - cours élémentaire - (Paris, Librairie Delagrave, 1958)

 

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Commentaires
S
Effectivement, le ton est détaché, mais qu'aurions-nous fait à la place du narrateur? En juin 1940, personne ne pouvait présager de la suite des évènements...
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