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25 mai 2010

HERRY SOUS L'OCCUPATION N°6

SENNEDOTLe 17 juin 1940, les rumeurs laissent place aux certitudes : les troupes allemandes sont tout près d’Herry.

Entre les lignes de son rapport exclusif adressé à l’Archevêque de Bourges, l’abbé Sennedot laisse poindre un mélange de résignation et d’abattement, à l’image des satisfactions dérisoires qu’il croit retirer de cette journée si particulière. Un hommage appuyé aux notables du village, de « bonnes paroles » de réconfort à des soldats épuisés, pauvres bougres va-nu-pieds : assez de quoi rendre grâce à Dieu. Parce que la guerre s’accommode si bien de prières…

 ÉPISODE 6 —

 "Rentré au presbytère, je reçois la visite de Monsieur le Comte de Montalivet. Lui n’a pas voulu partir non plus. Ancien officier d’artillerie, il est familiarisé avec le bruit du canon. Ce vénérable et noble vieillard de 83 ans que les gens d’Herry n’ont pas voulu garder à la tête de leur administration vient pour se substituer à la municipalité qui est déficiente, puisque maire, adjoint, secrétaire de mairie, garde-champêtre ont fui. Avec un conseiller municipal, le seul qu’on ait pu trouver, et quelques hommes de bonne volonté, choisis dans tous les milieux, il fonde un comité qui veillera à maintenir l’ordre dans la commune, qui présidera à la distribution des vivres, qui empêchera le pillage des magasins et aura mandat pour s’aboucher avec les autorités allemandes quand elles arriveront.

Que de services précieux a rendus cet organisme qui fonctionne encore huit mois après et auquel M. le Préfet Taviani s’est plus à rendre hommage !

Dans la soirée de ce même lundi, 17 juin, je reçois au presbytère un groupe de soldats français, des chasseurs à pied. Ils viennent de passer la Loire à la nage près du Château du Mouron. Il y a un prêtre avec eux, un Mariste, qui paraît être leur aumônier et les encourage. Trois sont sans chaussures. Ils les ont perdues en traversant la Loire. J’ai bien vite fait de leur en trouver pari les miennes. Je leur donne un verre de vin et les réconforte de bonnes paroles. Et pleins de courage et de détermination, ils prennent la route de Bourges pour rejoindre les troupes françaises en déroute. Que Dieu les bénisse et les conduise !

La soirée se passe sans autre incident. J’apprend que les Allemands ont passé la Loire et occupent les ponts du canal latéral depuis La Chapelle-Montlinard jusqu’à la limite d’Herry, c’est-à-dire jusqu’au pont de Chandillon."

(à suivre)

Juin_1940_06



 

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