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12 avril 2011

HERRY SOUS L'OCCUPATION N°8

SENNEDOTAu soir du 20 juin 1940, l'abbé Sennedot est soulagé. Au moment de relater cette journée, son Rapport exclusif adressé à l'Archevêque de Bourges retrouve un ton serein. Les troupes d’occupation prennent leur aise dans le village sans troubler l’exercice du culte. Comme l’apparence est sauve, l’abbé se livre à de curieuses spéculations au sujet des concessions qu’il vient de faire à la municipalité. Preuve que son moral n’est pas trop atteint…

 ÉPISODE 8 —

" Le lendemain, 20 juin, après ma messe, vers 8H30, un violent coup de sonnette. Je vais à la porte. C’est une compagnie cycliste. Trente hommes et leur chef font irruption dans la cour et prennent pour ainsi dire d’assaut mon presbytère. Je me rappellerai longtemps la parole pleine d’orgueil et de mépris du chef : « Frankrose frikoden ». Je ne comprends pas l’allemand, mais j’imagine aisément ce que peut signifier cette manière de me saluer. Cette expression retentira désormais douloureusement dans mon cœur de Français et de prêtre.

Et maintenant, c’est l’occupation. Je la subirai pendant sept semaines. J’entendrai tous les jours et toutes les nuits le bruit des lourdes bottes des trente occupants. J’assisterai impuissant au sac et au pillage de ma maison et de mon jardin. Il en ira de même pour les locaux de mon école libre et de ma salle paroissiale. Que de ruines accumulées ! Les écoles communales elles-mêmes ne furent pas épargnées. À l’heure actuelle, les deux classes des garçons sont encore occupées et servent de bureaux aux soldats d’occupation. Maîtres et élèves ont dû se réfugier dans les clairs et spacieux locaux de l’école maternelle libre, gracieusement mis à leur disposition. C’est l’union sacrée. J’espère que la Municipalité s’en souviendra quand sera venu le moment de voter le budget des dépenses scolaires et qu’elle accomplira le beau geste de faire la part proportionnelle aux petites filles de l’école libre.

L’église a été respectée et je dois rendre cette justice aux troupes d’occupation que je n’ai jamais été gêné en quoi que ce soit dans l’exercice de mon ministère. La seule chose désagréable qui m’ait été imposée fut de sonner à midi à toutes volées pendant sept jours en l’honneur de la victoire allemande."

(à suivre)

Affiche_Fevrier_1940

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