HISTOIRE, MÉMOIRE, TERROIR N°7
Nouvelle démonstration de « catéchisme mémoriel » dans notre journal hebdomadaire, La Voix du Sancerrois, jeudi 8 décembre dernier.
L’article relatant l’hommage annuel rendu au « capitaine Daniel, tombé au champ d’honneur le 3 décembre 1944 » évite de s’attarder sur la légende assez sulfureuse de cet étrange personnage, figure éponyme du panthéon communiste de la Résistance berrichonne.
Celui « qui avait si souvent passé à travers les balles » — insiste bizarrement la chronique posthume publiée dans le Berry Républicain, le 6 décembre 1944 — entreprit à Beffes, le 4 avril 1944, de retenir en otage quatre policiers venus d’Orléans : une prouesse peu reluisante au regard des terribles représailles allemandes qui allaient s’abattre le 30 avril sur la population innocente.
De même, en mai 1944 à Veaugues, ce « paladin de légende » — dixit le même article — parvint miraculeusement à sortir seul indemne d’une gigantesque opération militaire. Les résistants croyaient pouvoir tendre une embuscade à cinq voitures de la Gestapo. Mais l’armée allemande les attendait au rendez-vous, grâce aux renseignements que leur livra un résistant félon et vénal du Groupe Daniel. Curieusement, seul le chef, le fougueux Capitaine Daniel, sortit indemne du massacre.
Circonstance miraculeuse ou exfiltration arrangée ? L’énigme reste entière et le doute méthodique, — posture naturelle de l’historien —, reste permis. Pour mémoire, rappelons que le « monstre Paoli », pour démanteler le réseau Vengeance, sut habilement tirer profit des rivalités entre résistants sancerrois dont la foi patriotique fut hélas parfois chancelante…
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UN MAQUIS TOUT PRÈS D’HERRY
« Campements successifs du Groupe Daniel : Chassenet (commune de Saint-Bouize) où le fermier, Monsieur Thirot, les ravitaille, la forêt du Chêne Fourchu et le Bois Caché à Feux, les bois de Veaugues, Vinon où le vicomte de Vaufreland a caché le groupe, ceux de Lugny-Champagne et la ferme du Coudray (commune de Groises) qui sera le dernier emplacement du maquis au moment de la Libération. »
Source : Ouvrage collectif - La Résistance dans le Cher, 1940-1944 (Orléans, CRDP, 2004)
Plusieurs pages sont consacrées à la rafle de Beffes (30 avril 1944) et au massacre de Veaugues (19 mai 1944) dans mon roman historique, — Trompe-la-Mort - Les cahiers secrets de Pierre Paoli, agent français de la Gestapo — écrit à partir de mes recherches dans les archives départementales du Cher et de témoignages inédits recueillis auprès de personnes ayant vécu cette période.
Source : Jacques GIMARD — Trompe-la-Mort — Les cahiers secrets de Pierre Paoli, agent français de la Gestapo (Éditions Qui Lit Vit, 320 pages, format 14x20 cm, 22 €)
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Source : La Voix du Sancerrois, 8 décembre 2011
Source : Le Berry républicain - 6 XII 1944 — Archives départementales du Cher, PER 204